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Filmer la musique, Vingt ans du prix Bartók
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Maison des Cultures du Monde
Théâtre de l’Alliance française
101 boulevard Raspail
75006 Paris
16 / 17 novembre 2013
Le Prix Bartók a 20 ans
L’étude et la transmission des connaissances sur les musiques et danses traditionnelles fait appel à des supports d’enregistrement variés où le film et la vidéo tiennent une place privilégiée. Ainsi, c’est tout naturellement que la SFE s’est associée au Bilan du film ethnographique devenu Festival International Jean Rouch.
En 1993 la Société française d’ethnomusicologie (SFE) crée le Prix Bartók qui récompense les meilleurs films mettant en lumière la pratique de la musique dans son contexte et dans ses significations sociales et culturelles.
Pour attribuer ce prix, elle mandate chaque année l’un de ses membres pour siéger au jury du festival.
Le Prix Bartók fêtera ses vingt ans en 2013 et nous nous réjouissons d’avoir soutenu et récompensé une grande diversité de regards sur la musique. Qu’ils aient été le fait de spécialistes de la musique ou non, les vingt films primés – ainsi que les neuf autres auxquels a été décernée une « mention spéciale (Bartók) » – rendent compte de l’importance universelle de la musique et de sa pratique.
Pour fêter les 20 ans du Prix Bartók, nous proposons une rétrospective des films les plus significatifs, des intermèdes musicaux en rapport avec certains d’entre eux, ainsi qu’une table ronde « Filmer la musique » qui réunira cinéastes documentaires et ethnomusicologues.
Susanne Fürniss
Présidente de la Société française d’ethnomusicologie
La SFE a 30 ans
La Société française d’ethnomusicologie fête ses 30 ans en 2013. Elle compte près de 200 membres, en France et à l’étranger, principalement parmi les chercheurs, les enseignants et les étudiants en ethnomusicologie. Elle est subventionnée par le ministère de la Culture (Direction de la Musique) en tant que société savante. Sa mission est d’encourager, soutenir et promouvoir la réflexion sur les musiques du monde. La SFE, c’est aussi un réseau d’experts, actifs au sein d’institutions comme l’Unesco, les musées, les festivals ou les médias (presse écrite, radios, TV, internet), qui contribuent ainsi à la connaissance et à la diffusion des expressions artistiques et culturelles de l’humanité.
10h30 à 13h
Table ronde : Filmer la musique
Michel Chion : musicologue, compositeur et réalisateur
Idrissa Diabaté : enseignant en réalisation à Abidjan et cinéaste
Steven Feld : ethnomusicologue à l’université du Nouveau Mexique et cinéaste
Sandrine Loncke : maître de conférences à l’université Paris 8 – Saint-Denis et cinéaste
Bernard Lortat-Jacob : directeur de recherche honoraire au CNRS
un représentant de la SACEM.
Débat animé par Ariane Zevaco : doctorante en anthropologie sociale et ethnologie à l’École des hautes études en sciences sociales (CEIAS-CNRS), vice-présidente du Comité du film ethnographique.
14h30 à 15h45
N’Gonifola
Côte d’Ivoire | 1997 | 40 min. | vof
réalisation : Idrissa Diabaté (Côte d’Ivoire)
production et distribution : Dja-Comm production – d.massai@yahoo.fr
En pays Bambara, il arrive parfois aux chasseurs d’avoir la fleur au fusil. Ce sont en effet de grands musiciens qui rythment leur vie de chasseurs par une musique spécifique à leur confrérie. Ils fabriquent de leurs mains leur instrument, le N’goni, pour jouer cette musique sacrée et réjouissante. (Prix Bartók 1998)
Discussion avec le réalisateur Idrissa Diabaté.
16h à 17h30
Walé Chantal, femme Ekonda
République démocratique du Congo | 1996 | 52 min. | vof
réalisation : Hélène Pagezy (France)
production : CNRS Audiovisuel – CNRS-Adaptabilité humaine, biologie et culture ; Sté Ecologie humaine – Alain Nivon
diffusion : CNRS Images – deswarte@cnrs-bellevue.fr
Chez les Ekonda du Zaïre, la coutume veut que les jeunes mères, appelées Walé, retournent vivre chez leurs parents pendant une période de deux à cinq ans après la naissance de leur premier enfant. C’est ainsi que cela s’est passé pour Chantal. Mais aujourd’hui elle prépare danses et chants rituels pour son jour de sortie. Demain, elle sera femme, mère des enfants. (Prix Bartók 1998)
Discussion avec Delphine Dufriche, monteuse du film et Susanne Fürniss, présidente de la Société française d’ethnomusicologie.
17h30 à 18h15
Intermède musical des frères Makouaya (Congo). Musiciens et conteurs, Christian et Amour Makouaya sont également luthiers de divers instruments. Notamment, ceux qu’ils utilisent : la Sanza (likembe ou kalimba), la guitare, et les percussions. Ayant grandi dans un foyer musical, ils sont très tôt initiés aux arts Kôngo de la Sanza, du chant et du conte. Ils bénéficient d’une très bonne formation auprès de leur arrière grand père Dépéo, un des précurseurs de l’usage de cet instrument dans la musique congolaise moderne.
Anciens étudiants à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, ils bénéficieront plus tard d’une bourse de l’Unesco, pour suivre, en France, une formation de lutherie. Les frères Makouaya, qui ne sont plus revenus au Congo, animent depuis 2004 les ateliers de pratique instrumentale à la Cité de la musique de Paris, dans le cadre du programme pédagogique des musiques à transmission orale. Depuis, ils partagent leur temps entre les concerts, les spectacles de contes qui font toujours salle comble, et le travail du bois.
20h à 23h
Sivas, terre des poètes
Turquie | 1995 | 90 min. | vostf
réalisation : Said Manafi (Turquie) et Werner Bauer (Autriche)
Distribution : Werner T. Bauer – wernerbauer@chello.at, Said Manafi – said.manafi@hotmail.com
Les Alévis tirent leur tradition religieuse du gendre de Mahomet, comme les chiites iraniens. Toutefois, ils se considèrent comme une communauté libérale. Avec l’avancée de l’intégrisme islamique, ils sont devenus la cible des fanatiques religieux. (Prix Bartók 1996)
Discussion avec Jérôme Cler, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne et ethnomusicologue, suivie par un intermède musical assuré par Jérôme Cler, au luth saz, et Gülay Hacer Toruk au chant.
C’est à l’âge de 2 ans que Gülay Hacer Toruk a découvert la France. Depuis, elle se partage entre ces deux cultures… « Je chante la Turquie et son histoire et, ici [en France], j’enseignais le français… Depuis une dizaine d’années, je me consacre uniquement à ma passion qui est aussi mon métier, la chanson. » Auteur interprète, elle reprend aussi sur scène nombre de chants populaires turcs. Chanter, selon ses termes, « c’est brûler une chanson ». C’est toute la poésie d’un peuple qu’elle partage avec son public, décrivant leur quotidien, leurs croyances et leurs émotions heureuses comme douloureuses. (Francine Perrin, collectif Çok Malko)
Dimanche 17 novembre
14h30 à 15h30
Dancing with the Incas
Pérou | 1991 | 59 min. | vosta
réalisation : John Cohen (USA)
production et distribution : John Cohen – info@berkeleymedia.com
Pour les Indiens des montagnes émigrés à Lima et qui subissent les conflits opposant les militaires au Sentier Lumineux, la musique Huayno est un exutoire à leurs problèmes. Elle leur permet d’exprimer la nostalgie pour la terre qu’ils ont quittée, leurs joies, leurs désespoirs et leurs revendications. (Prix Bartók 1993)
Discussion avec Jeanne Saint-Sardos, chargée de cours àl’Inalco et ethnomusicologue.
15h30 à 17h
Le Salaire du poète
Vanuatu | 2008 | 59 min. | vostf
réalisation : Éric Wittersheim (France)
production : Kakofony production, Tawi films, (Port Vila), East West center (Honolulu), CNRS-LACITO
contact : eric.wittersheim@ehess.fr
Alexandre François, linguiste au CNRS, a été adopté par les habitants de l’île de Motalava, au Vanuatu. Fin 2005, il s’y rend avec toute sa famille et une ethnomusicologue pour l’inauguration d’un chant épique écrit dans la langue des ancêtres – la langue du dieu Qat – qui doit lui être consacré. Tout en nous offrant un panorama des différentes formes