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Ce film a été créé dans le cadre d’une collaboration de recherche-création avec l’association Aide aux mères et aux familles à domicile (AMFD), installée à Marseille. Il met en lumière un aspect peu étudié du travail social (l’aide à domicile) en comparant la vision que les travailleurs ont de leur métier avec une archive audiovisuelle des années 1970. La progression de la narration invite les protagonistes à définir la nature exacte de leur activité dans une société en rapide évolution.

A-Cheung est propriétaire du stand de nourriture Ri-Tai à Cheung Chau, ancien village de pêcheurs à Hong Kong, devenu un centre touristique d’importance. Il passe ses journées à jouer avec les habitués avec lesquels il entretient des liens forts qui transcendent les générations. Cependant, les problèmes qui secouent Hong-Kong, une vague de contestations sociales et l’arrivée du Covid, ouvrent des brèches dans la cohésion communautaire et vident l’île de ses visiteurs, faisant peser des menaces sur l’avenir de son mode de vie.

Depuis le XVIIe siècle, les Jardins des Tuileries à Paris sont un lieu de rencontre homosexuel, mis à mal par l’organisation des Jeux Olympiques à l’été 2024. Les images d’À nos jardins, capturées quelques mois avant cet événement, ont donc réussi à immortaliser un phénomène à son crépuscule. Sous le regard des statues, dans la nuit et les feuillages, les hommes se rencontrent au cœur de scènes crues qui n’enlèvent rien au puissant intimisme du film.

Un film inachevé passe entre les mains de différents amis qui développent un dialogue visuel et sonore autour de l’apparition tous les 17 ans de cigales périodiques à l’Est de l’Amérique du Nord. Cette apparition intervient en 2021 comme une sorte d’écho prophétique de la période post-Covid, annonciatrice de nos futurs communs. Les voix d’humains et de non-humains se mêlent pour former ce film-symphonie sur la nature et son pouvoir de régénération.

Lorsque la pandémie du Covid-19 a frappé Lisbonne en 2020, la mairie a réhabilité dans l’urgence Casal Vistoso, l’un des plus grands complexes sportifs de la ville, pour en faire un refuge de personnes sans domicile. Centré sur deux résidents, Tiago et Placido, et sur l’infatigable directrice Teresa, le film propose de faire découvrir les difficultés les plus imprévisibles auxquelles le centre a dû faire face. Quelle place peut-on encore laisser à l’espoir lorsque l’on fait partie des oubliés, des épuisés et de ceux qui sont les plus vulnérables en temps de crise ?

Pour réaliser Favoriten, Ruth Beckermann a passé trois ans dans une classe de primaire d’un établissement difficile dans un quartier populaire ethniquement mixte de Vienne, où une institutrice déterminée à faire réussir ses élèves les suit de leurs sept à leurs dix ans. Chacun d’eux s’individualise devant la caméra de la réalisatrice. Celle-ci restitue leurs aventures quotidiennes, dans lesquelles se reflète, en arrière-plan, la manière dont la société autrichienne gère l’arrivée de ses nouveaux citoyens afin de les ouvrir à une culture différente de celle de leurs origines. Ruth Beckermann, selon la méthode d’observation qu’elle a construite, s’installe dans la classe et y introduit son spectateur, face à des problématiques dont c’est à lui de tirer les conclusions.

Entre les langues, entre la France, l'Espagne et le Japon, Hors sujet est un essai sur le cinéma et l'écriture de l'histoire comme lieux de rencontre avec le visage d'autrui, humain ou non humain. Codifications françaises de l'esclavage, guerre civile espagnole, impérialisme japonais... le film tisse sa toile avec des éléments disparates qui deviennent bientôt les indices d'une enquête sur la domination, les constructions identitaires et la servitude volontaire. En inscrivant son film dans le monde comme il va, Antoine de Mena s'interroge et interroge le spectateur sur sa propre subjectivation de l'histoire, et sur l'incontournable injonction éthique qui s'y dessine, d'image en image, de langue en langue, de visage en visage.

Quelque part au bord de la mer de Béring, un père et son fils partagent le temps d’un été une relation intime, marquée par la rudesse du territoire et par l’innocence de l’enfance. La caméra parvient à saisir l’équilibre entre la sévérité et la tendresse qui caractérise de façon universelle la figure paternelle.

Comment annoncer une très mauvaise nouvelle ? Comment prendre soin de quelqu’un lorsque son futur et son identité se brisent et s’effondrent ? Explorant ces interrogations, le film se concentre sur Alice Rivières, porteuse de la maladie de Huntington, et le collectif Dingdingdong qui s’est réuni pour l’aider à traverser cette épreuve.

Sur les côtes de Bretagne, où s‘échouent des baleines. Les images brutales de ces cadavres permettent au film d’interroger la figure mythique de cet animal, dont la chasse a marqué la culture maritime. Aujourd’hui, ces corps font l’objet d’une collecte de données et d’organes, dont les scientifiques et les activistes écologistes se servent pour comprendre ce mammifère et le protéger des activités humaines.

La vie des habitants du village de Thone Gwa dans le delta de la région d’Ayeyarwady en Myanmar (Birmanie), dépend de la récolte du sel, qu’ils ramassent à la main selon des méthodes ancestrales. Malgré les cloques qui meurtrissent leurs pieds nus, hommes et femmes marchent péniblement à travers les marais, avec sur les épaules le poids écrasant des paniers suspendus à un joug.

Après le suicide de son mari agriculteur, Sanjivani trime pour offrir à ses enfants une vie meilleure. Au cœur d’une culture indienne marquée par le désintérêt pour les veuves et leur solitude, Sanjivani a du mal à trouver sa place, jusqu’à ce qu’elle intègre un groupe de parole de femmes se trouvant dans la même situation. Grâce au soutien, à l’écoute et à la communauté d’expériences, elle trouve dans la solidarité le pouvoir d’inventer la suite de son parcours.

Jusqu’où aller pour améliorer son niveau de vie ? Maria travaille comme auxiliaire de vie à Vienne. Elle ne voit sa famille que lorsqu’elle rentre à Ibanesti en Roumanie, une fois tous les deux mois. Elle a deux fils qui apprennent à grandir sans elle, auprès de ses parents dans le besoin. Le film s’orchestre comme un montage dialectique en alternant entre scènes de travail en Autriche et scènes de famille en Roumanie, soulignant les profondes inégalités entre ces deux mondes. Maria refuse d’être une victime, elle se justifie, se défend, s’insurge et se bat.

Au cimetière Santa Maria dei Rotoli à Palerme, 1500 cadavres s’entassent en attente de sépulture. La réalisatrice enquête sur les responsables de cette situation ubuesque : la bureaucratie, les mauvaises politiques publiques, et le rôle de la Mafia. Au-delà, elle dialogue avec les Palermitains et explore la porosité des liens entre la vie, la mort, et le besoin d’une renaissance.

À ShiBaTi, un quartier ancien de Chongqing cerné par des constructions modernes, Madame Hu gère une pension qui ne lui rapporte guère. Elle récupère toutes sortes de déchets laissés sur la voie publique par les entreprises avoisinantes, et crée avec son imagination un jardin idéal qui lui permet de transcender les soucis que lui cause son fils en pleine dépression.

Nocturnes nous transporte dans les forêts de l’Est himalayen, lorsque le soleil est couché, pour explorer la vie secrète des papillons de nuit, mise en lumière par les deux observateurs Mansi et Bicki. La multiplicité esthétique des papillons crée une tapisserie immersive et poétique qui nous invite à questionner une vision anthropocentrique du monde et à prêter une plus grande attention aux interconnexions dans la nature.

Dans le cadre de conflits familiaux, la justice belge organise des rencontres entre des enfants et un parent qui n'a plus la garde dans un Espace-Rencontre, lieu neutre et hors conflit. Pour se revoir suit ces rencontres sur un an et questionne l'impact sur les enfants : un lien familial peut-il réellement être reconstruit ?

Après avoir survécu enfant à la prison de l’État islamique en Irak, Rashid retrouve sa famille appartenant à la minorité yézidie à Sinjar, au nord-ouest du pays. Mais les années ont passé et Rashid, maintenant adolescent, rêve d’un futur meilleur dans un pays dont il découvre qu’il peine à se reconstruire. La paix est fragile à Sinjar, et la haine portée contre la minorité yézidie refait surface. Pris entre les vicissitudes du quotidien et le dilemme de partir ou de rester, Rashid, aux portes de la vie d’adulte, tente de se réinventer.

Un journal audiovisuel qui suit la plongée de l’Ukraine dans les abysses des deux premières années de l’invasion russe, à travers des lieux, des personnages, quelques paroles, des bruits et des silences, qui montrent comment la guerre a fini par devenir la norme. Dans ce désastre collectif, une nouvelle génération d’Ukrainiens aimerait pouvoir imaginer un futur.

Entre paysages martiens, champignons poussant au cœur du désert et sites mégalithiques, le film documente les aventures d'un bioénergéticien en Arabie saoudite puis ses expériences au cœur du Massif Central, sur des anciens sites néolithiques, où ont lieu des thérapies de groupe dont le but est de se reconnecter à la Terre. Stoned explore les confins de nos propres limites, convocant l'imaginaire hallucinatoire de la science-fiction au travers d'un étrange voyage extraterrestre.

Kosar est lycéenne et vit dans un village iranien de la province de Sistan-et-Baloutchistan, à la frontière afghane. Elle rêve d’aller à l’université, mais doit se résigner à un mariage forcé, selon la tradition locale. Tourné sur cinq ans et placé sous le signe des illusions perdues, le film révèle à quel point la société patriarcale, mais aussi les enjeux environnementaux, pèsent sur les jeunes Iraniens de sa région.

The Rootless ouvre un dialogue sur la mort du grand-père du réalisateur.ice, qui était le dernier membre de sa famille à parler carélien. En suivant la relation intime entre ces deux personnes, le film tente de renouer avec une identité oubliée lors de l’intégration violente des Caréliens dans la société finlandaise.

Après une élection qui bouleverse la République Démocratique du Congo, dont le système politique et la stabilité économique reposent sur un équilibre déjà précaire, le pays essaie de reprendre la construction un temps suspendue de la plus grande centrale électrique d’Afrique sur le fleuve Congo. En attendant, Kinshasa reste plongée dans l’obscurité et ses habitants mettent tout en œuvre pour avoir accès à la lumière. Rising Up at Night dépeint une communauté qui tente de s’unir et de s’inventer au cœur des nuits magnifiques de Kinshasa, malgré la violence sociale et l’incertitude des lendemains.

Après plus d'une décennie d'absence, Farah retourne à Tripoli, au Liban, pour s'occuper de Mustapha, son père veuf et vieillissant, et se retrouve dans une ville en crise. Le fossé générationnel qui la sépare de son père donne souvent lieu à des visions opposées sur l’instabilité politique qui secoue le pays, rendant la communication difficile entre eux. Pourtant, leurs échanges sont pleins d'humour et montrent leur désir de se comprendre. Un refuge secret est au cœur du film : le club de poésie hebdomadaire de Mustapha, fréquenté par de vieux messieurs ravis de se donner la contradiction et de partager des poèmes en arabe classique, autour de sucreries. Pour renouer le lien avec son père, Farah prend la décision de rejoindre ce cercle et d’écrire des vers, afin de le toucher en tant que poète. Alors que la santé de Mustapha se dégrade et que la révolution d’octobre 2019 embrase le pays, la poésie devient le ressort de leurs derniers échanges.

Ce film compose une rhapsodie d’histoires de fantômes. Alors que l’Indonésie déplace sa capitale de Jakarta à Nusantara, une ville complètement nouvelle près des forêts de Bornéo, une étudiante en anthropologie née en Chine enquête sur les récits fantastiques racontés par des communautés locales situées à proximité des chantiers. Elle part alors à la rencontre d’ancêtres, d’esprits, et même de son propre spectre. Quels sont ces fantômes qui hantent les sites de construction ? Que peuvent-ils bien penser de ces bouleversements ?

“Lorsque l’on se perd”, a dit Rebecca Solnit, “on découvre un monde plus grand que celui que l’on connaissait”. Pour certains, c’est un véritable cauchemar. Pour d’autres, une promesse. Ce film, tourné à Bahia au Brésil, interroge les lieux où se perdre : la nature à l’état sauvage, la folie, les extases de l’amour et du faire l’amour, l’expérience de la beauté portée au sublime. Se perdre c’est réécrire l’histoire des marginaux, des laissés pour compte, de ceux qui ont perdu espoir, des amateurs d’hérésie et de perversion : ceux qui se languissent d’un monde plus grand que celui qu’ils connaissent. Et pourtant le désir de se perdre n’est pas marqué du seul sceau du tragique, il produit aussi la rencontre avec ceux qui ne sont pas soi, et stimule la qualité la plus menacée de l’esprit : la pure et simple curiosité.

Après la survenue de la guerre en Ukraine en 2022, le journalisme indépendant sur le sol russe a été presque éradiqué par les autorités. Beaucoup de journalistes se sont trouvés dispersés partout en Europe et dans les républiques de l’ex-Union Soviétique. Comment organisent-ils aujourd’hui leur vie et leur travail ? Pour répondre à cette question, le film interroge dix journalistes dont les travaux restent liés à leur « terrain » russe.