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Mercredi/Wednesday 21 nov • Jeudi/Thursday 22 nov • Vendredi/Friday 23 nov • Samedi/Saturday 24 nov • Dimanche/Sunday 25 nov
École des hautes études en sciences sociales
En présence de Marceline Loridan-Ivens, Béatrice de Pastre (Archives françaises du film CNC), Jean-Claude Penrad (EHESS), Flora Lichaa (Inalco, Festival Shadows), Françoise Foucault (CFE).
• De 18h00 à 21h00 •
Autour du pétrole : Taking (Comment Yukong déplaça les montagnes)
The Oilfields (How Yukong Moved the Mountains)
Chine |1976 | 84 minutes | vo doublée français
un film de / directed by : Joris Ivens (Pays-Bas), Marceline Loridan-Ivens (France)
image / cinematography : Li Tse-Hsieng, Yang Tse Zu
montage / editing : Suzanne Baron, Sylvie Blanc, Eric Pluet, Ragnard van Leyden
son / sound : Marceline Loridan-Ivens
production/distribution : Capi Films (Paris, France) – http://capifilms-loridan-ivens.com/capifilms.html – mél : Marcelineloridanivens(at)orange.fr
Dans la steppe autrefois désertique de Taking (Daqing, province du Heilongjiang, Chine), tout un peuple s’active à exploiter le pétrole sur les traces des pionniers qui ont, au péril de leur vie, découvert les premiers gisements au début des années 60. Guidés par la philosophie de Mao, hommes et femmes travaillent dans un mode de production où tous, des ouvriers jusqu’aux ingénieurs, contribuent à l’amélioration de l’exploitation. Parallèlement, l’agriculture, l’entretien des vêtements ou leur recyclage en coton, soutiennent la collectivité. Chaque année, une cérémonie célèbre en musique tous ceux et celles qui, par leur travail, participent à la grandeur et à l’autonomie énergétique de la Chine.
In the formerly desertified steppes of Taking (Daqing, Heilongjiang Province, north China), a whole people is working on the oilfields, in the footsteps of the pioneers who risked their lives to discover the first oil deposits in the early 60s. Guided by the philosophy of Mao, men and women work within a mode of production where everyone, from workers to engineers, contribute to improve the oilfield exploitation. Meanwhile, other activities such as agriculture, upkeeping of clothing, textile recycling into cotton wool, support the community. Each year, a musical ceremony celebrates all those who, through their labor, participate in the grandeur and energy independence of China.
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Né à Nimègue en 1898, dans « le pays du vent », Joris Ivens est élevé dans une famille aisée des Pays-Bas, son père étant le gérant d’un magasin de photo vite transformé en société (la CAPI, qui figure au générique de ses films). Il vit une enfance heureuse, réalisant son premier film en famille, à l’âge de 12 ans : La Flèche ardente (1911) met en scène les Ivens, grimés en indiens. À l’âge adulte, Joris se prépare doucement à reprendre l’affaire familiale et suit les cours de l’école d’économie de Rotterdam. Mais, ses voyages et la découverte du Berlin des années 20 vont vite le faire bifurquer vers le cinéma. Amoureux de Vertov (dont il reprend la théorie du ciné-oeil), d’Eisenstein et de Flaherty, il prend position avec la Filmliga d’Amsterdam pour un cinéma qui affirme sa « valeur esthétique ». De ce positionnement naîtront deux films, considérés d’emblée comme des oeuvres majeures de l’avant-garde européenne : Le Pont (1928) et La Pluie (1929). Ces deux essais visuels, entre documentaires et expériences sensuels font le tour du monde et Ivens avec, entamant une vie de voyage. Premier arrêt en Russie, pays de ses idoles, au début des années 30. Utopiste volontiers proche des idéaux communistes, il noue une amitié sincère avec Poudovkine et Eisenstein qui influence durablement son oeuvre. Ainsi, dans Komsomol ou Le Chant des Héros, il célèbre les jeunes travailleurs communistes, avec un lyrisme élégiaque. Après un bref passage aux Pays-Bas, où il réalise Borinage (1933), Ivens s’exile une dizaine d’années aux Etats-Unis. Au contact de Flaherty et Dos Passos, son cinéma tend de plus en plus vers le documentaire poétique et militant, frayant aux côtés des anti-franquistes (Terre d’Espagne) ou avec les partisans de Mao, après un voyage en Chine. Après la guerre, Ivens continue ses voyages, ses semelles de vent le menant successivement en France (où il réalise en 1958, La Seine a rencontré Paris), dans les républiques de l’Est (Le chant des fleuves, L’Amitié vaincra) et au Vietnam, où il réalise en compagnie de sa femme Marceline Loridan le brillant 17ème Parallèle (1967) un de ses travaux les plus accomplis. Fasciné par la Chine, il lui consacre ses derniers films dont le beau Une histoire de vent (1988) à la fois réflexion politique et traité sur l’existence humaine, éphémère et lumineuse. Réfugié en France depuis que l’Etat néerlandais lui a retiré sa nationalité (il a vivement critiqué la politique coloniale du pays après guerre dans Indonesia Calling), celui qu’Henri Langlois appelait « le Hollandais volant » s’éteint le 28 Juin 1989, à son domicile parisien.
Source : http://capifilms-loridan-ivens.com/joris-ivens/